« Une voix s’élève au lointain… C’est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons la disparition de Manu Dibango, notre Papy Groove, survenue le 24 mars 2020 à l’âge de 86 ans, des suites du covid 19″.
L’annonce du décès de Papagroove comme le surnomme ses fans a été faite sur sa page Facebook officielle. Retour sur la carrière extraordinaire de cette légende musicale, saxophoniste et chanteur camerounais de world jazz.
1949 : Arrivée en France de Manu Dibango
A 16 ans, cet artiste arrive à Marseille afin de poursuivre son cursus scolaire. Pour la petite anecdote, son autobiographie rappelle qu’il est arrivé avec dans son sac 3 kilos de café, denrée rare et chère à cette époque qui lui permettront de payer ses premiers mois de pension.
Il découvre le Jazz, et apprend à jouer de la mandoline, du piano, et découvre le saxophone.
1967, Manu Dibango prend la direction de son premier Big-band
Manu Dibango prend la direction de son premier Big Band; il crée son style musical, novateur et urbain et découvre le Rhythm and blues.
1972: Soul Makossa, le titre de Manu Dibango qui le fait découvrir dans le monde entier :
En 1972, cet artiste reconnu au Cameroun enregistre un hymne pour soutenir son équipe nationale lors de la 8ème édition de la CAN. L’hymne est bien sûr présent sur la face A du 45 tours.
Cependant, il manque un titre pour la face B du 45 tours… Dibango enregistre alors un morceau s’inspirant d’un rythme du mouvement MAKOSSA, en lui donnant un arrangement soul. Ce titre devient Soul Makossa. Le titre est très vite exporté aux Etats-Unis, et le succès devient international. C’est le début de la « world music ».
1992: sortie de l’album Wakafrika dans le monde entier:
A l’occasion de son soixantième anniversaire, Manu Dibango sort l’album Wakafrika, ou l’Afrique en marche, un projet ambitieux de réunification musicale de l’Afrique, en invitant les plus grands ténors Youssou N’Dour, King Sunny Adé, Salif Keita, Angélique Kidjo, Ray Lema…
1997: création du festival « Soirs au village »
Créé en 1997, le Festival Soirs au Village est né de la volonté et du désir de Manu Dibango de témoigner sa reconnaissance envers la ville de Saint-Calais qui l’a accueilli en 1949, lorsqu’il arrivait de son Cameroun natal. Au fil du temps le Festival Soirs au Village s’est construit une image et une notoriété que nombre d’artistes cherchent à « épingler » à leur tournée. En 19 années, ce sont plus de 1200 artistes qui sont venus fouler les planches du Festival. Parmi eux Yannick Noah, Pierre Vassiliu, Idir, Souad Massi, Kent, François Hadji Lazaro, Little Bob, No one is innocent, As de Trèfle, Big Mama, Uncommom men from Mars, Burning Heads, Skarface, Guerilla Poubelle, Les T’its Nassels, Les Voleurs de Swing, Frederic Fromet, Flow, Cabadzi, Parabellum, Fumuj, Talco, Muyao Rif, Punish Yourself, Charles de Goal, Brain Damage, Al’Tarba, Andreas & Nicolas, Sidilarsen, City Kay, Vulcain… Devenue événement incontournable des festivités sarthoises et régionales, cette fête de proximité rassemble tous les ans un public de plus en plus nombreux. Sa formule, rester à l’échelle humaine et sans artifice, en est le point fort. Gratuité, convivialité et échanges entre les festivaliers, les artistes et les bénévoles, sont des éléments qui font la force de cet événement. La programmation du Festival Soirs au Village se veut éclectique et couvrir un large public.
Manu Dibango, en Normandie
L’artiste, avait fait ses débuts dans un petit village de la Manche : Saint-Hilaire-du-Harcouët;
Il aimait le rappeler : « Saint-Hilaire est finalement le lieu où tout a commencé. » D’abord initié au piano, c’est là-bas, lors d’une colonie de vacances, qu’il touchera pour la première fois un saxophone. Une révélation pour celui qui collaborera avec les plus grands de la musique, de Youssou n’Dour à Serge Gainsbourg en passant par Peter Gabriel.
En décembre 2011 Manu Dibango était sur la scène du Théâtre des Arts de Rouen avec Clémentine Célarié pour participer à la Nuit des Trophées organisée par l’association Débarquement Jeunes en partenariat avec France Télévisions.